Je vous écris Monsieur une lettre anonyme
Pour vous dire mes maux et leurs mots , synonymes
Sans vous parler d’amour , juste d’un homonyme.
Pas un courrier du cœur , pas de pleureuses en chœur
Aucun débordement , surtout n’ayez pas peur.

 
Une correspondance à teneur anodine. 
Ce n’est pas un constat , plutôt une comptine
Message personnel en mode impersonnel.
L’exposé sera court , j’irai à l’essentiel
En conjuguant , si j'ose , « Émotions » au pluriel

 
Je vais , en sens unique , comme je le ressens
Sans interdits , sens interdit , non-dit , non-sens
Griffonner dans la marge , sans jamais dépasser,
Corriger ce silence que vous nous imposez.

 
Et puis calligraphier , en lettres entrelacées,
Les maux sourds de l’absence sur du papier glacé,
Pour ne pas vous froisser , pas d’aveux déplacés.
Je trace en filigrane nos plaisirs , nos caresses,
Glissant dans l’enveloppe plus que de la tendresse,

 
Une passion secrète que vous pourrez gommer
Ou réduire en fumée , par un autodafé
Dans cette lettre ouverte destinée à un être
Pas vraiment amoureux et même un peu distant
Je soigne la syntaxe , déraison et sentiments.

 
J’inscris à maux couverts , une grille de mots croisés
Dessous les cases noires , je met le A du verbe aimer …
L’orthographe vous choque ?
Le sens paraît trop fort ?
Contresens , faux-ami , faux amour , faute d’accord.

 
Dans notre relation rien n’est affirmatif
Vous jouez prudemment du si , si relatif
Mais moi , je n’en retiens que les superlatifs.

 
Vous saurez lire entre les lignes de cette lettre
Ce que je ne vous aurais pas avoué en privé.
Missive à faire suivre , selon affinités.
Si vous êtes inconnu à l’adresse indiquée.

 
Veuillez agréer , Monsieur
Je scelle le courrier et mon sceau,
Dans la cire , imprimé d'un baiser.

 ~ AngeBleu ~

Aux Hommes de tous temps , solides et fragiles
Colosses valeureux parés de pieds d'argile
Vous êtes à peine nés que déjà des ballets
De femmes éblouies dansent à votre chevet.

Elles vous bercent sans fin , collés contre leurs seins
Vous chuchotant naïves , leurs secrets les plus vains
Murmurant , susurrant au creux de votre cou
D'emblée persuadées que vous comprendrez tout.

Vos pères stimulants vous inculquent l'effort,
La maîtrise de soi , parfois l'indifférence.
Auprès de vos mères , vous trouvez réconfort
Et dans leurs bras tendus , vous puisez l'espérance.

Quand vient le temps béni des premières amours,
Vous partez cœur léger , tel un fier troubadour,
Inconscients bienheureux de vos fragilités,
Impatients d'éprouver de l'amour , les beautés.

Des femmes , vous aimez souvent la variété.
Les attraits physiques sont loin de vous déplaire
Puisqu'ils sont si souvent votre premier critère
Lorsque vous contemplez notre diversité.

 
Quand votre choix est fait , vous devenez tenace,
Vos discours conquérants rivalisent d'audace.
Vous êtes prêt à tout pour gagner les faveurs
D'un cœur compatissant , même pour quelques heures…

Puisqu'il est bien connu depuis des millénaires
Que d'amour , vous parlez qu'à de rares moments,
Lui préférant souvent les plaisirs de la chair
Apeurés peut être par d'autres sentiments.

Le jour où vous trouvez la femme qui vous plaît,
Celle qui de l'amour détient tous les secrets,
Vous vous abandonnez , serein et soulagé
De pouvoir déposer votre masque fêlé.

Vous resterez toujours charmeurs impénitents,
Désireux de croiser dans un regard rebelle,
Le reflet de vos yeux , rieurs et captivants,
Gage de séduction a nul autre pareil.

Dans vos contradictions s'inscrit votre richesse,
Votre fragilité appelle notre tendresse.
Entre vos bras solides , nous aimons nous blottir
Sous vos mains agiles , nous désirons mourir

Et votre nuque nue , nous aide à pardonner
Tous les menus détails qui vous sont reprochés.
O Hommes de toujours , haïs et désirés,
Encensés , rejetés , adorés , mutilés
Entre deux vers , je vous le donne en mille
Des femmes , vous êtes , le talon d'achille !!!

~ AngeBleu ~

Un havre de paix et de sérénité

Dont nous avons parfois besoin pour avancer

Pour nous retrouver et penser

A notre vie, notre destinée.

Vous tous qui venez nous visiter

Tour à tour et chaque jour

A qui nous marquons notre passage

En y laissant quelques messages,

C'est une façon de partager

Un peu de notre quotidien

Derrières ces masques colorés

Nous laissons aller notre imaginaire.

Sans retenue, nous aimons créer

Et garder une part de mystère

Pas de honte ni de critique

Dans cet univers magique,

Que de billets riches et précieux

Respectueux et généreux...

A vous qui nous rendez visite

Ce message vous est destiné

Nous vous remercions de tout notre coeur

Pour votre amitié et votre sincère fidélité...

~@@ Les Anges @@~

Je poserai délicatement des points mordorés
Sur les I de tes désirs et de tes folies,
Au toucher de notre devenir.

 
Je volerai , mutine , les accents de tes rêves
Pour les poser sur la flûte,
Ensorcelée par ses sons purs et audacieux.

 
Je peindrai les virgules en vermillon pour lier
Tes expressions de couleur frisson.

 
Je dessinerai des points d'exclamation frémissants
Pour faire gémir tes phrases au bout des soupirs.

 
Je bousculerai les trémas de ton envie aiguë de moi.
Je chanterai tes accents graves en phrasés de plénitude.

 
Je me poserai en point virgule sur ta peau
Pour la tatouer de calligraphies coquines.

 
Je disperserai les points d’interrogation aux quatre vents,
Bannière flottant à notre ici.

 
Je t’apprendrai les points de suspension
Qui deviennent les baisers de tous les possibles.

 
Je déshabillerai tous tes mots de leur ponctuation fragile
Pour mettre entre guillemets la chaleur voluptueuse
De mon vocabulaire amoureux !!!

~ AngeBleu ~

Le bruit a gagné le combat

Et le silence doit se taire.

Nombreux sont ici bas

Qui le vacarme préfèrent.

Quelle peut être cette crainte

qu'il nous faut trahir,

Cette solitude feinte

et par des sons se mentir ?

Le silence, c'est l'écoute,

l'entente de son pareil.

Le bruit sans aucun doute

 torture nos oreilles.

Pourtant les rêves des hommes 

sont fait de poésies

dans lesquelles raisonnent

bien plus de silence que de bruit.

Et la beauté se contemple

dans un absolu silence.

Elle devient bien plus ample

et beaucoup plus intense.

 Lorsqu'elles sont immenses

Les joies sont des cris.

Mais c'est bien dans le silence

que le bonheur s'apprécie.

~ AngeBleu ~